"Toute vie humaine est une vie" Manden sigila bèèn ni kanu le kan, ani hòòrònnya ni banden-nya. O kòrò le ko siyawoloma tè Manden tukun. Aan ka kèlè kòrò dò filè nin di. O la sa, Sanènè ni Kòntròn dennu bè na u kanbò dunya fan-tan-ni-naani ma, Manden bèè ladèlen toko la. Donsolu ko: Konin bèè nin Ko tonya kòni do ko nin bè bò fònyò na nin nya Ko nga nin man kòrò ni nin di Ko nin man fisa ni nin di. Donsolu ko: nin bèè nin Nin tòòro sara bali tè O la sa Ko mòkò shi ka na bila i sigi-nyòkòn na Ko mòkò ka na i mòkò nyòkòn nin ma tòòrò Ko mòkò ka na i mòkò nyòkòn ladyaaba Donsolu ko: Ko bèè k’i dyanto i mòkò nyòkònnu na Ko bèè k’i bangebagalu bato Ko bèè k’i dennu lamò a nya ma Ko bèè k’i la lumòkòlu ladon
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La Charte du Manden
La Charte du Manden ou Manden kalikan, aurait été proclamée en 1222 par Soundjata, fondateur de l’Empire du Mali, et ses pairs. Elle reste la référence majeure des sinbo, grands maîtres chasseurs du Manden. Texte réécrit par Youssouf Tata Cissé dans "Soundjata, la Gloire du Mali", éd. Karthala, ARSAN, 1991
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Toute vie (humaine) est une vie. Il est vrai qu’une vie apparaît à l’existence avant une autre vie, Mais une vie n’est pas plus "ancienne", plus respectable qu’une autre vie, De même qu’une vie n’est pas supérieure à une autre vie. Toute vie étant une vie, Tout tort causé à une vie exige réparation. Par conséquent, Que nul ne s’en prenne gratuitement à son voisin, Que nul ne cause du tort à son prochain, Que nul ne martyrise son semblable. Que chacun veille sur son prochain, Que chacun vénère ses géniteurs, Que chacun éduque comme il se doit ses enfants, Que chacun "entretienne", pourvoie aux besoins des membres de sa famille. Que chacun veille sur le pays de ses pères. Par pays ou patrie, faso, Il faut entendre aussi et surtout les hommes ; Car "tout pays, toute terre qui verrait les hommes disparaître de sa surface Deviendrait aussitôt nostalgique." La faim n’est pas une bonne chose, L’esclavage n’est pas non plus une bonne chose ; Il n’y a pas pire calamité que ces choses-là, Dans ce bas monde. Tant que nous détiendrons le carquois et l’arc, La faim ne tuera plus personne au Manden, Si d’aventure la famine venait à sévir ; La guerre ne détruira plus jamais de village Pour y prélever des esclaves ; C’est dire que nul ne placera désormais le mors dans la bouche de son semblable Pour allez le vendre ; Personne ne sera non plus battu, A fortiori mis à mort, Parce qu’il est fils d’esclave. L’essence de l’esclavage est éteinte ce jour, "D’un mur à l’autre", d’une frontière à l’autre du Manden ; La razzia est bannie à compter de ce jour au Manden ; Les tourments nés de ces horreurs sont finis à partir de ce jour au Manden. Quelle épreuve que le tourment ! Surtout lorsque l’opprimé ne dispose d’aucun recours. L’esclave ne jouit d’aucune considération, Nulle part dans le monde. Les gens d’autrefois nous disent : "L’homme en tant qu’individu Fait d’os et de chair, De moelle et de nerfs, De peau recouverte de poils et de cheveux, Se nourrit d’aliments et de boissons ; Mais son "âme", son esprit vit de trois choses : Voir qui il a envie de voir, Dire ce qu’il a envie de dire Et faire ce qu’il a envie de faire ; Si une seule de ces choses venait à manquer à l’âme humaine, Elle en souffrirait Et s’étiolerait sûrement." “Chacun dispose désormais de sa personne, Chacun est libre de ses actes, Chacun dispose désormais des fruits de son travail. Tel est le serment du Manden A l’adresse des oreilles du monde tout entier.”
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